V:1/17.04.01

Le Poids des corpsLe Poids des corps /  Olivier Sillig

Olivier Sillig, manuscrit

Genre: Policier, roman de caractères et d'atmosphère.
 
 
 
170 pages 
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E-Mail: olivier.sillig@users.ch 

 
 
 


Incipit

 À cinq ans Vincent avait entièrement démonté un vieux réveil de cuisine. Puis, plein de bonne volonté, il avait tout remis dedans. Le réveil ne faisait plus tic tac mais quand il le secouait mais ses entrailles produisaient un bruit de crécelle rouillée. Cette nuit, sur le goudron humide d’un parking de supermarché trop éclairé, Vincent tient dans ses bras un gros homme inerte. Depuis longtemps déjà cet homme est une mécanique fragile et délicate. Et maintenant Vincent sent qu'il est comme son vieux réveil désormais. Et définitivement. Aucun morceau, jamais, ne se recollera.
 Cet homme, Vincent aurait pu l’aimer. Comme un grand frère raté, comme un grand frère dont tous les garde-fous se seraient rompus. Ou comme un enfant, comme Vincent pense qu’il n’en aura pas.
 Mais Vincent veut se battre. Il se baisse et murmure aux oreilles du gisant:
 — Jean! Jean! regarde-moi! regarde-moi!
 C’est le silence. L’autre a les yeux ouverts mais il ne voit plus rien, il ne regarde plus au dehors.
 Vincent comprend, il le dit tout bas:
 — D’accord.
 Mais lui, il n’accepte pas. Ce qu’il vient de passer, c’est comme un contrat.
 Il lâche l’autre, l’autre s’affaisse complètement. Vincent entend encore le ronronnement de sa mobylette. La roue tourne toujours. Il se lève d’un bond, attrape sa bécane, la redresse et démarre. Curieusement personne ne cherche à lui barrer la route, personne ne se lance à sa poursuite. Un fretin trop menu?

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© textes et illustrations: CinÉthique, Olivier Sillig.

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