Pablito !
Ce matin maman est morte. J'étais un enfant adopté.
Avant-hier, parce que c'était dimanche, je suis allé
tôt la voir. Elle avait
l'esprit très clair, elle m'a demandé de rester. Elle a
beaucoup parlé. C'était
aussi mon anniversaire : ce 18 mai 1965 j'ai eu 17 ans. Je ne
crois pas
que c'est un cadeau qu'elle ait voulu me faire. Mais il le fallait —
à un
moment elle a mentionné cette lucidité qui
précède, dit-on, l'agonie. Elle
devait parler, c'est ce qu'elle a dit.
Moi, je vais essayer de raconter. D'écrire. Par endroits le
texte sera illisible : soluble dans l'eau, l'encre l'est
forcément dans
les larmes. À d'autres places ce sera parce que ma main
tremblera trop. De
haine. De rage. Et, j'en ai peur, d'abord contre elle, maman ; les
autres
viennent ensuite. Plus tard, dans longtemps, ou dans quelques semaines
déjà,
j'aurais de la compassion. Une immense compassion. Peut-être
cette compassion
me dévorera-t-elle à son tour, me rongeant moi aussi —
ailleurs bien sûr, je
suis un garçon, pas une femme — lentement. Pour échouer
dans 10, 15 ou 20 ans
ici dans cet hôtel-dieu séculaire et triste.
Pour expliquer, il va falloir que je remonte en arrière.
Loin. Et je ne sais pas dans quel ordre.
J'avais quatre mois quand maman m'a amené en Europe. Un faux
chalet savoyard au bord du lac d'Annecy nous attendait. Acheté
avec quel argent ?
Pas avec ses gains de bibliothécaire, pas d'héritage
inattendu. Grand-père,
bien sûr !
Des traits amérindiens, je n'en ai aucun. Mes cheveux sont
frisés et bêtement châtains clairs. Je ne suis pas
mulâtre. Dommage, j'aurais
de jolis yeux noirs en amande, ils plairaient, mais à qui !
S’il existe aussi
des colons pauvres, alors on trouve aussi des petits blancs dans les
orphelinats du Pérou. À moins que mes vrais parents aient
été de gros
propriétaires terriens trop pris par leur immense hacienda pour
s'occuper d'un
marmot. Si c'est ça, ils auront peut-être donné une
forte somme à maman ?
Voilà les questions et les réponses que j'inventais avant
d'avoir mes dix-sept
ans. Plus depuis, depuis que maman — comme ce "maman" sonne tout
à
coup étrangement sous ma plume — a parlé. J'ai perdu tout
ça. Maman m'en a
dépouillé, spolié. Des questions nouvelles
surgissent, je sens que je les aime
beaucoup moins. Elles me détruiront peut-être.
Le chalet est très petit, mais tout au bord de l'eau. Même
si les eaux du Lac D'Annecy et celle de la Saône n'ont aucun
contact, cela
maintenait un lien avec la demeure familiale, vaste maison de
maître, au bord
de la rivière, juste en amont de l'Île-Barbe, à
Lyon. À une encablure, comme se
plaisait à le "chochotter" grand-père.
Maman a été une bonne mère, je crois — ma main
tremble de
rage ! Nous avons vécu bien ; elle, moi, et Poucette,
une chienne, un
bouvier des Pyrénées qu'on a adopté ensemble —
nous n'avons même pas eu besoin
d'aller le cherche dans les Pyrénées — et qui a tout
partagé avec moi, longtemps.
Jusqu'à mes 12 ans.
Très tôt maman m'a appris à jouer aux cartes. Parce
qu'elle
adorait ça — on a encore joué ces dernières
semaines. Et parce qu'il faut être
quatre pour jouer au bridge (Poucette a toujours refusé
d'apprendre). Maman
invitait ; en générale des copines ; je les
aimais bien.
Chaque dimanche — nous avions même une voiture, une petite
Renault Dauphine bleu clair — on allait chez mes grands-parents.
Grand-maman
avait toujours les yeux baissés devant grand-père. Maman
pas : elle lui tenait
tête. En souriant. Avec une violence terrible, mais ça je
le dis aujourd'hui
parce qu'elle m'a parlé hier. Je ne pourrai pas le tuer, il est
mort il y a six
ans.
Après le repas — une table immense servie par une
gouvernante invisible et muette — on m'obligeait à faire la
sieste. Une grande
pièce désertée avec des housses sur les meubles.
Je ne voulais pas dormir alors
je me racontais des histoires à partir des images
accrochées au mur. Juste
au-dessus de lit, il y avait un portrait de mon grand-père,
jeune capitaine, en
1914.
On pourrait dire — croire — que maman a été moderne. Elle
ne
m'a jamais caché que j'étais un enfant adopté. Et
la famille me le répétait à
l'envi, tout en affirmant aussi que j'étais mignon, drôle,
intelligent — ce qui
à l'air vrai, mais à quoi ça sert !
A l'envi ! Grand-père téléphonait. Comment va
ton fils
adoptif ? Comment va le petit Péruvien ? Et
crac ! Un coup de
couteau à huîtres et je te gruge ! Le petit
adopté ? Vlan ! Un
ovaire qui saute sous la fourchette à escargot. Maman prend part
au festin.
Adopté ! Un double fourchon, acéré, qu'elle
s'enfonce dans la matrice !
Elle triture tout ça, au pilon à patate, au fouet
métallique, au batteur
électrique, au mixeur, au hachoir à viande. Pendant 17
ans. Et elle en meurt !
Bravo maman, bravo grand-père ! En fait, le seul qui ait
été un peu épargné,
c'est moi. Jusqu'à dimanche.
Ce genre de traitement, grand-père en avait l'habitude, lui.
Il a fièrement accompagné des bataillons de beaux jeunes
gens à la boucherie — déjà
sabre au clair ! — certains plus frais que moi, comme ces
tirailleurs
sénégalais morts à 16 ans dans la boue et le froid
de la Marne. Mais maman, non !
Elle n'était pas soldat, elle n'était pas prête.
Pas à autant de cruauté.
Contre elle-même — cet elle-même contre qui elle a
retourné l'arme ! Elle
est morte, je suis vivant.
Maman a eu un retard de règles. Avant-hier c'est comme ça
qu'elle a commencé, commencé à m'annoncer la
chose. Elle n'a pas eu à s'assurer
que je comprenais, je suis très au fait pour les
bébés, les hommes, les femmes,
leurs règles. Depuis toujours. Maman s'en fait une
fierté. Elle a eu un retard
de règle en 1947. Mon cerveau est jeune, il fonctionne vite. Je
me suis d'abord
dit qu'elle avait peut-être eu un problème de ce
côté-là. Qu'après elle ne
pouvait plus avoir d'enfant. Que, par dépit, elle était
partie en Amérique du
Sud. Et que, dynamique, elle y avait adopté un petit
Péruvien, moi. Mais tout
de suite elle a précisé que ce retard de règles,
c'était en septembre 1947. Si
mon cerveau marche vite, il sait en plus calculer. Et il était
survolté par la
précision, pas maniaque mais solennelle, que maman tenait
à apporter, ceci
quelques heures avant une mort annoncée. C'était
là presque tout ce qu'elle
avait à me dire. Le reste n'était guère plus
qu’exégèse. Il paraît… il paraît…
il paraît… — ma vue se brouille — il paraît que c'est
très dur d'apprendre sur
le tard qu'on est un enfant adopté. Eh bien, c'est mille fois
plus dur
d'apprendre sur le tard qu'on n'est pas un enfant adopté. Et
pour maman, des
millions et des millions de fois plus dur. Avoir dû le
taire ! Grand-père,
bénis le ciel d'être mort depuis longtemps ! Ou
alors, prends garde à toi
(toréador !) !
Pendant un mois, puis un autre, maman a guetté tout ce qui
ne se passait pas entre ses cuisses. Il y a eu le deuxième mois
de retard. Elle
ne disait rien, ne parlait à personne, cachait tout. Une des
lectrices de la
bibliothèque où elle travaillait dans le quartier de la
Croix-Rousse était une
prostituée qui s'était déclarée telle un
soir, un peu soûle, comme pour
légitimer le livre choisi : un Zola. C'est à elle
que maman a demandé
confirmation. Un soir elle s'est arrangée pour sortir du
bâtiment en même temps
que la fille. Elle lui a proposé de boire un thé dans un
bistrot. Elle l'a
interrogée, puis elle lui a dit. Pour la putain, 4 mois,
c'était un peu tard. Et
maman a tout de suite expliqué qu'elle voulait le garder — il
faut que je
m'habitue à dire voulait me garder, en insistant sur le "me".
Maman a
eu un sourire en me racontant ça. Parce que la pute avait aussi
eu un beau
sourire quand maman lui avait fait part de sa décision, elle
était pour.
Peut-être qu'elle avait connu ça, et qu'elle aurait bien
voulu.
En tous cas, en sortant du café, maman était sûre.
Sûre
d'être enceinte, sûre de vouloir me garder, sûre de
ne pas pouvoir le cacher
éternellement — sur ce dernier point, quelque part, elle se
trompait lourdement !
Elle est rentrée à la maison. Et elle s'est
évanouie ; c'était la première
fois que ça lui arrivait, l'a-t-elle fait exprès ?
Grand-maman s'est occupée
d'elle. Et grand-maman s'est sentie obligée d'en parler à
grand-père.
Grand-père avait fait Saint-Cyr. Sur la photo de 14 il
était
très beau. Quelquefois grand-maman le concédait avec un
petit sourire coupable
d'avoir commis une bêtise immense, irréversible,
irrécupérable. Cette beauté,
si ce n'était pas un truc de photographe, avait totalement
disparu derrière le
masque de stupidité confite dans laquelle grand-père
avait délibérément macéré ;
le grand-père que j'ai connu était d'une bêtise
crasse. Même si je n’étais que gamin,
elle m'avait sauté aux yeux. Les seuls contacts directs qu'il
établissait avec
moi consistaient à me pincer les joues — geste virilement amical
et désagréable
— et à me lancer une vanne standard, de genre : "Tu sais
quoi ?
Moi non plus !" suivie d'une petite toux en forme de rire
complice.
Il n'était probablement pas né comme ça (je suis
rousseauiste, on vient de l'étudier au lycée), mais il
s'est empressé à le
devenir (pas rousseauiste, stupide). En s'accrochant dès le
biberon à tous les
rituels, ordres de route, marches à suivre et protocoles
militaires sociaux ou
mondains : sa façon à lui d'éloigner les
démons qui grouillent en nous.
Dès la puberté (je crois que c'est comme ça que
ça s'appelle mon état actuel).
Ou même avant. Pour se protéger de toute déjection
humaine : sentiment,
sexe, amour et pitié. Pitié ! Celui qui a
commencé à dépecer maman en 47
était déjà le boucher de 14, envoyant là
les troupes au massacre, laissant ici exploser
une bombe à fragmentation, dont les retards se manifestent
encore aujourd'hui.
Après que grand-maman lui a annoncé la bonne nouvelle, il
a
cherché maman :
— Ta mère m'a appris.
Il a tout de suite conclu :
— Tu vas te marier quand ?
Maman n'a pas compris, elle lui a fait répéter. Puis, au
lieu de répondre, elle a haussé les épaules, avec
une désinvolture qu'elle a
voulue à la hauteur du combat imminent :
— Il est mort.
Elle parlait du père du bébé à venir. De…
De mon père
— je crois que c'est comme ça que je dois dire
désormais.
Pour eux, comme pour moi, ce fut facile de savoir qui
c'était. Un Français (là s'achèvent mes
rêveries solitaires !), officier
lui aussi. Jeune officier en garnison en Allemagne — la France
était une des
armées d'occupation ; quelques soldats mourraient encore
dans des travaux
de déminages ou des exercices : le brillant jeune officier
fit partie du
lot. En septembre 47 déjà. Et ma mère
peut-être trop préoccupée par son retard
de règles pour le regretter vraiment.
Chaque année, au mois août, mes grands-parents
organisaient
une charmante partie de campagne, avec pique-nique sur l'herbe, nappes
blanches,
panier en osier pour vivres et bouteilles, etc. Avec aussi un plateau
d'officiers frais émoulus et pimpants, et une jolie jeune femme,
ma mère. Dans
un des albums de famille, une belle photo commémore
l'événement. Le jeune officier
décédé un mois après est le
troisième depuis la gauche, juste à côté de
la jolie
jeune femme.
La jolie jeune femme a peut-être hésité un instant
en disant :
"il est mort". Peut-être hésité à
ajouter : "je
crois". Ça j'invente. Pour me laisser une porte ouverte, un peu
d'imaginaire. La possibilité qu'elle ait inventé un
père. À moins qu'au
pique-nique ils aient été plusieurs ! Quoi qu'il en
soit l'évènement ne
semble pas l'avoir beaucoup affectée. Ni alors, ni maintenant.
Il y a une chose sur laquelle la jeune femme n'hésitait pas.
Elle voulait me garder (j'insiste sur le "me") !
Dans l'armée et sa périphérie, la
sobriété de paroles, de
discussion et de manifestation de sentiments est prise pour de
l'efficacité.
Mon grand-père a tout de suite imposé sa solution :
— Je vais te trouver un mari. La robe, ta mère et toi pouvez
la préparer pour janvier.
Il aurait pu ajouter" Tu sais quoi ? moi non plus !",
mais il réservait cette boutade pour le petit bâtard
légitime à venir !
À tout ça maman a opposé un silence total,
manifeste,
ouvert, hostile. Grand-père s'en est trouvé un peu
désarmé. Presque démuni.
Finalement, début janvier — c'était encore assez
tôt pour
cacher le faux pas sous les habits d'hiver — il est revenu un matin
avec une
enveloppe oblongue et colorée qu'il a donnée à
grand-maman mais en s'adressant
à maman :
— C'est pour elle. Le bateau part de Nantes dans 10 jours.
Maman s'est abstenue de toute réaction — elle rejouait
"Le Silence de la mer". Elle a apprit par grand-maman ce que
grand-père avait combiné.
Un oncle, frère cadet de mon grand-père avait un
élevage de
vigognes au Pérou (j'allais devenir le premier
bébé déposé sur terre par la
vigogne !). Cet oncle était d'accord d'accueillir maman
quelques mois. Dès
que le bébé serait en âge de voyager, elle pouvait
rentrer avec lui.
— À moins, bien sûr, que tu ne te trouves un mari
là-bas,
avait cyniquement ajouté grand-père.
Moderne, maman ? Si on veut. Mais pour elle, une fois
que j'avais été adopté, tout était dit. Aux
autres questions, dès qu'elles se
sont présentées, elle ne répondait pas. Une fois
tout de même elle a admis,
concédé, menti, l'orphelinat. Vers mes 6 ans, elle a
approuvé l'explication que
je m'étais moi-même inventée.
Et mon nom.
— Et Pablo ? C'est mon vrai nom ?
Là elle pouvait répondre en toute
tranquillité. Oui, Pablo, c'est mon vrai nom. Pas besoin de
mentir, mon prénom
est un mensonge à lui tout seul, qui s'est colporté comme
les graines du
pissenlit Larousse en disséminant l'illusion !
Je revois maman me baignant —
j'avais 4 ans, ou 6 ou 8, le bain était hebdomadaire —
jusqu'à ce qu'elle
décide que je sois devenu trop grand. Elle me savonne,
doucement, avec un gant
de toilette bleu clair qui mousse. Elle chantonne, nous chantons
ensemble, des
airs du patrimoine local. À deux voix. À trois voix, je
l'entends maintenant,
c'est maman qui fait cette troisième voix, cette
troisième voix qui hurle ou
susurre : Tu n'es pas mon fils, tu n'es pas mon fils, mon tout
petit chéri
à moi, tu n'es pas mon fils, tu es un enfant adoptif, adoptif.
Moi je croyais
que maman avait la voix enrouée. Non, elle pleurait. De
l'intérieur. Mon tout
petit, mon tout petit à moi, à qui je mens, pour qui je
me mens, me mens,
maman. Tout en continuant à me savonner doucement, nettoyant
délicatement mon
petit prépuce — j'ai regretté de ne pas être
circoncis, ça m'aurait donné de
nouvelles pistes sur mes origines. Au moins, quand j'ai pris mes bains
seuls,
ne l'entendais-je plus pleurer.
Moi, j'ai très vite assumé d'être
adopté. Jusqu'à soigner mon apparence. Faute de pouvoir
me défriser et me
teindre, j’en ai porté les vêtements, un poncho, des pulls
en alpaga. Je me les
faisais offrir pour Noël par mes grands-parents, les
enfonçant un peu plus dans
la supercherie et leur collaboration (grand-père en avait
l'habitude, il avait
certainement été pétainiste).
Vers douze ans j'ai obtenu
d'apprendre l'espagnol. Je me débrouille bien. Je projetais
d'aller là-bas cet
été, selon la santé de maman. Plus rien ne m'en
empêche, mais je n'y irai pas.
Pablo, Pablo, Pablito. Pour autant qu'on le prononce bien, j'aimais
qu'on
m'appelle Pablito, Pablito ça fait plus hispanique. Mais
à quoi bon !
Maman et moi, on était bien. Un peu
trop. À partir de 13 ans, j'ai quelquefois piqué des
crises. Elle était trop
là, trop proche, collante :
— Bien plus qu'une vraie mère !
ai-je lâché une fois, avec cette cruauté qui,
paraît-il, nous caractérise.
Et une ou deux fois de grandes
colères j'ai crié, crié moi aussi, mais à
haute et intelligible voix : Je
ne suis pas ton fils ! Lâche-moi ! Je ne suis pas ton
fils ! Ou :
tu n'es pas ma mère. Et une fois, ivre de colère et
d'amour : Tu n'es que
ma bonne ! Ça se voit, comme tu es avec moi. Ma
bonne !
Alors une fois aussi elle a crié, à
haute et intelligible voix cette fois : Tu n'es pas mon
fils !
La voix est sortie, mensonge, ironie,
dérision :
— Tu n'es pas mon fils !
Enfin là, je l'ai vue pleurer,
pleurer vers l'extérieur, l'extérieur des yeux. Et
s'enfuir. Cette voix que je
n'ai pas su entendre. On ne nous a pas enseignés que les adultes
mentent. Ni
par tradition, ni par fidélité, encore moins par amour ou
par haine de la vie.
Dans quelques jours, j'irai à la
bibliothèque, celle où travaillait maman. On me fera
à nouveau des
condoléances, avec beaucoup de douceur et de compassion, dans un
murmure plus
bas que celui nécessaire au silence des
bibliothèques :
— Pauvre petit.
Délaissant le secteur
hispano-américain, j'irai vers la section d'histoire, histoire
française,
généalogie, bottins, armée, région.
Berry ? Cet officier infantile qui
s'est tué en 47, sans doute soûl au volant d'une jeep US,
était peut-être
Berrichon. Ou Poitevin. Ou Schtimi ? Je chercherai qui
était mon père,
maintenant que je sais qui était ma mère, de quoi elle
est morte, qui l'a tuée.
Après peut-être j'irai au cimetière
Saint-Rambert, trouver la tombe de grand-père. Et, comme ce faux
écrivain
Américain français cent pour cent, moi le faux enfant
adopté Français cent pour
cent, sur la tombe de grand-père, peut-être, j'irai
cracher. J'irai cracher sur
sa tombe.
***
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