LE PHARE, centre culturel suisse – paris, No 2 (mai – sptembre 2009) 

 


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La Cire perdue

Écrivain, cinéaste, plasticien, Olivier Sillig pratique le mélange des genres. Ses livres aussi promènent sous différentes étiquettes – science-fiction, polar, roman historique – des interrogations sur l’identité sexuelle et sur la nature des relations humaines. Depuis Bzjeurd (L’Atalante, 1995, repris en Folio SF), Sillig a publié cinq autres romans, dont La Cire perdue, certainement son livre le plus ample et le plus abouti. On est en 1492, l’Amérique vient d’être découverte, mais le troupeau d’enfants sur lequel s’ouvre le récit ne le saura jamais. Réfugiés dans les cendres d’un village en ruines, ils sont déjà bleus et ne vivront pas au-delà du premier chapitre.

Seul Tiécelin, sept ans, sera sauvé. Emmené par Hardoin, un vieil homme qui fait métier d’exhiber de foire en foire un hermaphrodite conservé dans l’alcool, «la Chose». La Cire perdue est un vrai roman picaresque, avec succès, déboires, rebondissements. À la paire improbable du vieillard et du gamin vient s’agglutiner tout un cortège de fous: une enfant aveugle, un idiot, une travestie rescapée des délires de Gilles de Rais, et même une tortue. Le récit suit l’errance de la petite troupe en des temps déraisonnables. Les récits enchâssés enrichissent le fil principal et témoignent de la démesure de l’époque.

Olivier Sillig sait l’évoquer avec une économie de moyens et une générosité qui la rend proche et même contemporaine. Même s’il laisse entendre qu’il s’agit là d’un conte sans fin.

ISABELE RÜF, Le Phare   

 


Olivier Sillig / olivier.sillig@perso.ch / (21) 320 33 22



 
 













V: 25.06.2009 (25.06.2009)