Têtes marbrées
Sans doute pensez-vous l’intérieur de votre
tête
comme ces préparations d’agneau
que les brasseries fines vous servent,
sur des assiettes de kaolin persillé,
sous les regards brouillons des yeux clairs du beurre noire.
La mienne pas.
C’est une plaine, couverte de neige glacée,
piquetée ça et là de coquelicots brisés
que survolent, rares,
quelques bancs de corneilles, chocards et choucas
dont les cris rappellent, déformés par le vent,
les tours et les donjons
des palais d’organdi où je n’ai pas grandi,
sous les plafonds de stuc candide où je n’ai pas vécu.
Ici, les printemps sont fugaces.
Juste le temps aux opiacés écarlates
d’y répandre des pétales qui seront
les souvenirs fossiles de mes prochains hivers.
***
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ß27.02.04
(27.02.04)
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25.4.07