Principe de précaution
ou
Réserves de guerre
Je voudrais des tonnes de whisky
pour tenir jusqu'à ma mort
Et des litres, des litres et des litres et des litres de vin
pour éviter que j’me délite.
Snifer une petite ligne d'héroïne
pour me sentir planer comme un coq en pâte,
Et quelques grammes de neige
pour fondre dans ma cuillère.
Boire, au goutte-à-goutte, de la morphine
aux mânes de mes amours ratées.
Et, pourquoi pas, avaler, sous un ciel étoilé, un calice
de sperme sidéral
puisé à la source d’un sauna interlope.
Pour enfin, les poumons extrudés, les côtes
étrécies et le nez flamboyant,
le sexe qui part en couille et les veines
éclatées,
me
noyer dans un lac de lait,
du lait d’ânesse,
du lait d’ânesse gelé.
Je voudrais des tonnes de whisky
pour tenir jusqu'à ma mort.
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©Olivier Sillig, textes et images, tous droits
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