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Olivier Sillig

Nocturne de Noël

Ce matin, dans le soleil glacé,
Givraient au coin des yeux
Les larmes sèches des buveurs d’espoir
Et tintinnabulaient, métalliques, leurs canettes gercées.
 
Ce soir, sur l’asphalte diamanté,
Des pères Noël, multiples, clonés et purpurins,
Promènent de vrais ânons aux apprêts synthétiques,
Sous les embruns parfumés des gaufres à l’aspartame.
 
Plus tard, dans un café paisible, isolé, épargné,
Seule à une table, une femme rit.
Son rire s’élève en saccades, en cascade, en spirale,
De plus en plus fort, de plus en plus clair, mais, à l’évidence, sans objet.
 
C’est le rire d’une folle. La preuve vient des autres,
Qui n’osent plus trop rire et baissent le ton,
De l’oiseau, dont les ailes griffent les vitres,
Et de moi, qui m’enfuis.




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slamé par CinqCentDouze le 12.13.09$
V:13.01.2010 (25.12.2009 - 18.2.2004)