Buenos Aires
Jusqu'à
la sciure de l'aube, ses mégots, les crachats et le vin
renversé,
Les tangos du bandonéoniste aveugle — asthmatique au
soufflet éculé —,
Les glissements des danseurs — des couples parmi lesquels, quelques
femmes —,
Le marbre fissuré du carrelage disjoncté,
La fumée des Havanes, des Partagas et des Clous de cercueil
refroidis,
Plane un parfum que font vibrer les lames déglinguées de
l’instrument estropié.
L’aveugle est épuisé, mais c’est pour elle qu’il
joue.
Et c’est pour lui qu’elle transpire.
***
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V:
Persil 2005 ß21.02.04
(21.02.04)